« Nous, archiduc François-Ferdinand, Charles, Louis, Joseph, Marie d’Autriche-Este, déclarons que c’est notre volonté ferme et mûrement réfléchie de nous unir dans les liens du mariage avec la comtesse Sophie, Marie, Joséphine, Albine Chotek von Chotkowa und Wognin. En considération des usages existant depuis les temps les plus reculés dans notre illustre maison souveraine et des dispositions impératives de nos lois dynastiques, nous avons prié notre auguste oncle de nous autoriser à contracter ce mariage. Sa Majesté y a consenti, apportant ainsi une nouvelle preuve de son éminentissime bienveillance et de son immense générosité. Mais avant de contracter ce mariage, nous nous sentons obligé, nous référant aux dispositions des lois dynastiques de notre illustre maison, de considérer, de déclarer et de reconnaître en des termes qui nous lient, que notre mariage avec la comtesse Sophie Chotek, en raison de la différence de condition, est un mariage morganatique qui doit être considéré comme tel aujourd’hui et pour les temps à venir. En conséquence, nous déclarons que ni notre épouse, ni les enfants qui, avec la grâce de Dieu, naîtront de cette union, ni leurs successeurs, ne pourront réclamer les droits, honneurs, titres, armes et privilèges qui appartiennent à l’épouse ou aux descendants d’un mariage égal. Avec une force particulière, nous déclarons expressément que les enfants issus de l’union susmentionnée et leurs descendants n’auront aucun droit au trône, tant pour les pays et royaumes représentés au Reichsrat, que pour les pays de la couronne de Hongrie, et qu’ils sont par définition exclus de la liste de succession, n’étant pas membres de la Maison Impériale et Royale. Nous nous engageons solennellement à ne jamais rien tenter pour révoquer notre déclaration de ce jour ou à ne rien entreprendre qui puisse affaiblir ou anéantir la force contraignante de notre engagement. »
Vienne, le 28 juin 1900.
Signature de l’Archiduc.
Extait du livre de J-L Thériot: De Mayerling à Sarajevo
